L’empathie n’est pas la sympathie
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18 septembre 2023Dans ce monde incertain, l’intuition serait, pourtant, notre meilleure alliée ?
« Il y a au fond de vous de multiples petites étincelles de potentialités : elles ne demandent qu’un souffle pour s’enflammer en de magnifiques réussites »
Wilferd Peterson
L’intuition on le sait, c’est une forme d’intelligence. Elle est rapide, instinctif et très utile dans la prise de décision mais aussi une ressource nécessaire à la performance. Et si vous chercher une explication à cette compréhension soudaine, vous pouvez toujours chercher, il n’y en a pas !
En ce qui concerne la définition de l’intuition, c’est très divers, chacun la ressentant de façon différente, dans un moment de calme et de tranquillité intérieure, encore faut-il savoir l’écouter. C’est une connaissance intérieure, immédiate, qui vous ait donné dans l’ici et maintenant, une réponse à une question qui vous incite à aller dans une direction plutôt qu’une autre et qui bien souvent, vous fait gagner du temps mais aussi de l’argent. Encore une fois, ce n’est pas de la magie mais bien un processus neuronal. Ce n’est ni une peur, ni une projection et encore moins quelque chose de mystique.
Du latin « intuitio », l’acte de voir d’un seul coup d’œil, lui-même dérivé du terme « intueri », regarder attentivement, avoir la pensée fixée sur. « C’est un processus (expériences, sens, émotions, perception…) encore inexpliqué par les scientifiques car il est complexe et dépend de la perception de chacun des individus. « L’intuition représente juste les choses que nous avons apprises sans nous en rendre compte que nous les avons apprises. Et parfois, elles sont utiles. Parfois, elles sont inadaptées »
L’intuition est souvent un sujet tabou, or, nous nous rendons compte que tous les RH l’on rencontrés, l’utilisent et disent ne pas pouvoir travailler sans : « Vous en retirez un atout stratégique : vous aboutissez à la conclusion avant les autres ; réfléchir sans réfléchir se fait plus rapidement que peser le pour et le contre. Sans oublier : une plus grande sérénité, la disparition de la procrastination, la diminution du stress, le développement de la créativité, la conduite de plusieurs projets dans le même temps, suppression des temps morts et augmentation du temps efficace… » (Millêtre, 2015
Il existe plusieurs sortes d’intuition, très utile dans notre quotidien mais on l’oublie souvent.
L’intuition créatrice pour l’invention, la créativité mais aussi pour sortir du cadre.
L’intuition salvatrice, celle qui nous donne, dans l’urgence, les meilleures décisions, pour gagner du temps et filtrer rapidement les informations.
L’intuition révélatrice, celle qui par notre perception extrasensorielle, nous guide comme une prémonition. Pour favoriser le travail d’équipe, accompagner les décisions rationnelles (décisions stratégiques, décisions tactiques, décisions opérationnelles. Mais aussi pour se donner les moyens d’affronter les risques et équilibrer avec la balance de l’intelligence artificielle. Et la meilleure pour la fin, afin d’être aligner sur le Sens de sa vie !
Les chercheurs sont d’accord pour dire que les individus font plus confiance à leur cerveau rationnel qu’à leur cerveau sensoriel. En effet, il est difficile de comprendre comment quelqu’un peut savoir quelque chose en utilisant uniquement ses sens. Mais la plupart du temps, notre cerveau nous délivre de fausses informations par l’ensemble des biais cognitifs qui entravent notre jugement. Ils peuvent nous égarer et nous amener à prendre les mauvaises décisions surtout lorsque nous sommes confrontés à la complexité. Les études prouvent que notre intuition est notre meilleure alliée, surtout dans ce monde incertain.
Les biais responsables dans la prise de décision :
Le biais de négativité : c’est la tendance à donner plus de poids aux informations et aux expériences négatives qu’aux positives et à s’en souvenir davantage.
Le biais de confirmation : C’est la tendance, très commune, à ne rechercher et ne prendre en considération que les informations qui confirment nos croyances et à ignorer ou discréditer celles qui les contredisent.
Le biais d’ancrage : c’est la tendance à utiliser indument une information comme référence. Il s’agit généralement du premier élément d’information acquis sur le sujet. Ce biais peut intervenir, par exemple, dans les négociations, les soldes des magasins ou les menus de restaurants. (Dans les négociations, faire la première offre est avantageux.)
L’effet de cadrage : est la tendance à être influencé par la manière dont un problème est présenté. Par ex. la décision d’aller de l’avant ou pas avec une chirurgie peut être affectée par le fait que cette chirurgie soit décrite en termes de taux de succès ou en termes de taux d’échec, même si les deux chiffres fournissent la même information.
L’excès de confiance : c’est la tendance à surestimer ses capacités. Ce biais a été mis en évidence par des expériences en psychologie qui ont montré que, dans divers domaines, beaucoup plus que la moitié des participants estiment avoir de meilleures capacités que la moyenne. Ainsi, plus que la moitié des gens estiment avoir une intelligence supérieure à la moyenne.
Il en existe plus de 180 ! Alors, a qui préférez-vous vous fier ?
Encore une fois, tout est une question d’équilibre et de conscience. Faire appel à son intuition semble être naturel. Elle est surtout utilisé pour le recrutement et pour une prise de décision rapide. Il est difficile de savoir l’écouter, la ressentir ou l’utiliser à bon escient, faute de comprendre comment elle se manifeste. Un individu est unique, seule la meilleure compréhension de soi aide à comprendre son mécanisme de fonctionnement pour être mieux armé pour soi mais aussi pour comprendre l’autre à travers son environnement. Il est cependant impossible de réaliser un travail quand la personne n’est pas ouverte ou n’accepte pas l’expression de ses émotions. La peur se manifeste toujours lorsque l’on ne connait pas ce qui peut arriver. Cela demande d’avoir une certaine confiance en soi et en l’autre mais aussi d’avoir cette capacité à accepter de ne pas tout contrôler. Or, libérer ses émotions est un processus normal et inévitable pour une meilleure santé.
En effet, en se privant de le dire, la personne se prive aussi du message que celle-ci lui envoie. La formation ou le coaching permette d’apprendre à se libérer des fausses croyances mais aussi d’apprendre à décoder les différents messages de notre système. Il faut rester attentif au fait qu’il ne faut pas non plus surestimer l’importance des émotions mais leur donner leur juste valeur. Développer son intelligence émotionnelle peut devenir un levier pour acquérir plus de souplesse dans le travail, s’auto-motiver, utiliser pleinement tout son potentiel pour mieux analyser l’environnement complexe mais aussi améliorer l’ensemble des relations. C’est une question de bon sens et d’équilibre.
Bibliographie :
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Agor, WH. ; Intuition in organizations, London, Sage publication, 1989
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Internet – CAIRM – SCHOLAR – Universitaire:
https://www.cnrtl.fr/etymologie/intuition, 2023
Bertolucci, M. & David Pinzon, J. (2015). De l’intuition dans la décision des managers de l’action publique Le cas du pilotage des réseaux territorialisés d’organisations. Revue française de gestion, 6(6), 115- 130. https://doi.org/10.3166/RFG.251.115-130
Coget, J., Haag, C. & Bonnefous, A. (2009). Le rôle de l’émotion dans la prise de décision intuitive : zoom sur les réalisateurs-décideurs en période de tournage. M@n@gement, 2(2), 118- 141. https://doi.org/10.3917/mana.122.0118
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Gagnon, G. (2018). L’intuition : une carte maîtresse pour influencer au-delà de la raison . Gestion, 1(1), 104-107. https://doi.org/10.3917/riges.431.0104
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