La motivation ne s’achète pas !
4 octobre 2023Manager en développant le plaisir, c’est possible !
2 septembre 2024« Les hommes pratiquent le stress comme si c’était un sport »
Madeleine Ferron
Pour l’ANACT(1) : 47% des salariés sont stressés ; 57% chez les cadres supérieurs 60% des salariés attribuent ce stress à leur vie professionnelle (2)
Aujourd’hui on estime, suivant le Body Medical institute de l’université Harvard, qu’environ 80% des consultations médicales seraient liées d’une manière ou d’une autre au stress ainsi que 60% à 80% des accidents de travail (American institute of stress)(3)
Sur l’année 2018, le coût est estimé à 617 milliards d’euros dont 242 milliards pour cause d’absentéisme ou de présentéisme, 242 milliards associés à. La perte de la productivité, 63 milliards pour les coût de soin de santé 39 milliard pour le montant des prestations d’invalidité.
« De nombreux efforts sont encore à faire au niveau de la Prise de conscience du management des entreprises pour modifier l’environnement managérial et l’environnement des conditions de travail » J.B STORA p.9
Le stress a également des répercussions négatives sur le fonctionnement des entreprises (turnover, journées de travail perdues, perte de qualité de la production, démotivation,) mais aussi sur les coûts ! (4)
Le mauvais stress intervient lorsque le corps se met en déséquilibre
TOUT LE MONDE PARLE DE STRESS, MAIS SA SIGNIFICATION EST DIFFÉRENTE SELON LES INDIVIDUS. C’EST LA CAPACITÉ D’ADAPTATION DE CHACUN FACE À UN ÉVÈNEMENT EXTÉRIEUR.
Le stress, signifie « tension » issu du latin stringere (« mise en tension ») n’est pas une émotion mais une réaction biologique et psychique, spontanée, naturelle, en cascade, de l’organisme face à son environnement.
« Un état réactionnel de l’organisme soumis à une agression brusque » Le Larousse.
Le stress est multifactoriel et il a des caractéristiques à la fois psychiques, biologiques individuelles et en rapport avec l’environnement social.
EUSTRESS ou STRESS POSITIF : c’est une influence positive qui mobilise notre énergie, renforce notre créativité et peut développer un énorme pouvoir de motivation. Stress aigu qui ne dure pas. Le bon stress permet souvent de dépasser nos limites, d’aller de l’avant, de réagir avec tact et intelligence.
DISTRESS ou STESS NÉGATIF : Il s’agit du stress qui nous surcharge, nous épuise et finit par nous rendre malade. C’est généralement un stress chronique.
« Le premier correspond à une réponse adaptative et nécessaire à la survie. Il met en jeu de multiples médiateurs, neurotransmetteurs, neuropeptides et hormones, coordonnés dans le temps et l’espace. Le stress chronique est, en revanche, délétère et conduit, chez l’individu vulnérable, à diverses pathologies » (Marie-Pierre Moisan et Michel Le Moai, 2012)
Il existe, cependant, un rapport direct entre le stress et les émotions. D’après un Quévécois, Hans SELVE (le pionner dans les recherches sur le stress) : « Le stress est la somme des phénomènes biologique résultant de l’exposition de l’organisme à des « stimuli » auxquels il devra s’adapter ». Cela ressemble un peu à une émotion.
Les émotions optimisent le rappel d’un évènement traumatisant alors que le stress nuit à l’apprentissage de toute information lors d’une situation perturbatrice.
Les émotions et le stress ont des effets bien spécifiques sur notre mémoire. Il peut donc y avoir des déficits cognitifs sur certaines personnes, ce qui accentue la dépression ou le stress post-traumatique présent dans les troubles émotifs.
« Les émotions et les sentiments liés à ces différents facteurs externes du stress peuvent remettre en question l’homéostasie individuelle, c’est-à-dire l’équilibre psychique, émotionnel et somatique. » Le stress, que sais-je ? p.64
« De plus, tout comme le stress, une émotion est une expérience affective intense, consciente, observable et brève, engendrée par des stimulus identifiables. Des agents de type physique (exercice physique) ou psychologique (être confronté à une situation nouvelle ou imprévisible) se sont révélés capables de susciter une émotion tout autant qu’un stress » (Mandler G.1984)
Le stress est une réaction nécessaire à notre corps, qui nous permet de survivre. Si nous éliminons tout notre stress, c’est que nous sommes mort ! Il est souvent incompris ! Son rôle premier est de détecter le danger.
Les premiers signaux vous indiquent donc que votre corps est en danger, encore faut-il savoir l’écouter. Ce qui est valable chez l’un, n’est pas valable chez l’autre. Le stress comme l’émotion, est resté bloqué sur le danger que représentait pour nos ancêtres, leurs environnements (habitations, animaux), il ne fait pas la différence entre le danger de se faire écraser par un mammouth enragé et votre collègue de bureau. Le rôle premier de votre cerveau est de vous sauver, il met donc tout en œuvre pour y arriver.
Il n’y a donc aucune recette miracle ! Par contre, comme vous pouvez éduquer une émotion, vous pouvez domestiquer le stress et l’utiliser dans certaines conditions pour optimiser votre performance ou votre santé physique, comme l’émotion.
Les émotions peuvent, en revanche, être à la fois un générateur de stress mais aussi un évacuateur !
Les éléments déclencheurs sont aussi multiples et c’est le cumul qui engendre un « trop plein ». Notre croyance nous incite à dire que c’est le facteur temps, mais c’est un leurre, tout comme les émotions, c’est physiologique.
Le stress peut se déclencher aussi pour en ensemble d’évènements agréables ou désagréable et il peut aussi se déclarer par l’absorption de médicament dû à une modification du fonctionnement de l’organisme.
C’est le cerveau qui sonne la première alerte, puis nous recevons une réaction physiologique immédiates par l’augmentation du rythme cardiaque, la constriction des vaisseaux sanguins et une montée d’adrénaline. C’est une réaction normale du corps qui nous met en alerte. Jusque-là, rien de grave !
Le stress perturbe le fonctionnement de notre corps et s’il est intense et qu’il perdure dans le temps, il finit par avoir un impact sur notre santé aussi bien physique que psychologique.
Le stress devient dangereux lorsqu’il est chronique et intense ou qu’il se répète très régulièrement. A ce stade, il est dangereux pour notre santé.
Les personnes, elles-mêmes, n’en n’ont pas conscience ou pensent qu’elles vont le gérer seule, ce n’est pas toujours le cas.
LE STRESS AFFAIBLIT LE SYSTÈME IMMUNITAIRE
Les émotions sont une partie intégrante du processus de stress.
« Un ensemble de réactions mentales et physiques spécifiques et non-spécifiques d’un individu face à des stimuli internes ou externes qui altèrent l’équilibre, mettent à l’épreuve ou dépassent les capacités d’affrontement et nécessitent des réponses adaptatives. » (zimbardo&Gering)
C’est donc une Percpetion Subjective de l’individu qui provient du décalage entre les exigences auxquelles il doit faire face et ses capacités. C’est le stress qui nous met « sous pression », il déclenche, la colère et l’irritabilité, les premières alertes du mauvais stress !
Le corps doit, à ce stade, libérer davantage de cortisol ce qui stimule notre système immunitaire. Et le stress chronique rend malade car il affaiblit de manière continue le système immunitaire inné et le système immunitaire acquis. Sans oublier les tension permanente au quotidien dû à notre exigence d’essayer de tout bien faire.
Dans ce cas, le niveau de cortisol dans le sang est élevé en permanence.
Les défenses immunitaires prennent beaucoup d’énergie pour essayer de maintenir notre corps en équilibre et l’empêche d’être résistant contre les bactéries, les infections ou de maladie chronique mais aussi des virus plus lents ou latents (allergies, boutons de fièvres de l’herpès).
Il faut penser à déclencher rapidement les réactions de détentes, de recul, de repos pour garder son corps en équilibre. Les réactions et les besoins d’une personne ne sont pas les mêmes pour tous ! Il existe des seuils de tolérances différents.
POUR GERER LE STRESS AU QUOTIDIEN
Je peux réactiver du positif, du rire, de la joie de vivre mais aussi :
QUELQUES ASTUCES POUR FAVORISER LE SOMMEIL :
- Favoriser les bonnes relations sociales, authentiques et positives
- Vivre pleinement l’instant présent, demain est un autre jour
- Cesser de faire de l’exercice tôt en soirée
- Tamiser l’éclairage pour que votre chambre incite à la détente, aérez-la
- Éviter la caféine : café, thé, chocolat et cola dès la fin de l’après-midi.
- Lire des livres au lieu de regarder les écrans
- Penser à toutes les petites choses positives de la journée
- Attention aux activités dédiées au corps et à l’esprit qui parfois emprisonne les émotions au lieu de les évacuer
- RESPIRER
QUELQUES RÉFÉRENCES :
1. ANACT-CSA, 2009, « le stress au travail, rapport d’analyse » : https://travail-emploi.gouv.fr/IMG/pdf/Rapport_ANACT_CSA_2009.pdf
2. ANACT : stress au travail un défi collectif : https://www.anact.fr/stress-au-travail-un-defi-collectif#:~:text=Le%20stress%20au%20travail%20n,concerne%20ainsi%20tous%20les%20continents.
3. The American Institute of Stress : https://www.stress.org/workplace-stress
4. Stress au travail : ce qu’il faut retenir : https://www.inrs.fr/risques/stress/ce-qu-il-faut-retenir.html
5. STORA jean-Benjamin ; le stress, que sais-je ?, 10ème éditions, 2019, p.8
6. Kieffer D. Encyclopédie de revitalisation naturelle, Éditions Sully, France, 2001 (édition revue et augmentée de Cures anti-stress et santé globale, publié en 2000).
7. Kramer P. Prozac : le bonheur sur ordonnance? – L’enquête d’un médecin sur les nouveaux traitements de la dépression, F1rst-Documents, France, 1994.
8. Rafal S. Halte aux antidépresseurs, Marabout, France, 2003.
- Université d’Ottawa, Service de santé, Renseignements sur la santé, qu’est-ce que le stress? [Consulté le 30 mars 2003]. http://www.uottawa.ca/sante/information/stress.html
10. Reed RG, Raison CL. Stress and the Immune System. Environmental Influences on the Immune System. Springer. 2016. ISBN : 978-3-7091-1888-7